Camogli: "la maison des épouses"

Après notre parenthèse enchantée en Ligurie, je reviens vers vous pour évoquer encore ce qui est pour moi le joyau du Golfe du Paradis, Camogli.

Le nom de la ville viendrait de « Ca’Moglie », contraction de « casa delle mogli », la maison des épouses, des femmes de marins qui, de leurs fenêtres donnant sur les eaux bleues du golfe, pouvaient observer les barques de leurs époux et guetter leur retour. Vues de loin, les grandes maisons colorées - composées de sept à dix étages - étaient ainsi identifiables par les pêcheurs dont les femmes restaient à terre !

Ville de pêcheurs, dite « Cité des milles voiles blanches » , Camogli fut aussi par le passé, un centre de construction navale et de commerce maritime. A la fin du 19ème siècle les entrepreneurs maritimes y étaient près de cinq cents. Camogli comptait alors 12 000 habitants. La ville en compte aujourd’hui moins de la moitié.

Le front de mer tel qu’il se présente aujourd’hui remplace depuis 1913 les maisons d’autrefois, construites directement sur la plage aux 14ème et 15ème siècles. A partir de 1910, il fut décidé de raser ces anciennes maisons devenues insalubres, ainsi que les ateliers et chantiers de construction navale qui en occupaient le rez de chaussée. On construisit ainsi les nouvelles hautes maisons, qui ont donc aujourd’hui à peine plus d’un siècle, séparées de la plage par la large « promenade » particulièrement agréable.

Le deuxième dimanche du mois de mai, jour de la San Fortunato, patron des pêcheurs, Camogli est depuis 1952 le théâtre d’une fête originale, la Sagra del Pesce : une friture de poisson fraîchement pêché, préparée dans une gigantesque poêle à frire de quatre mètres de diamètre, solidement fixée sur un des quais du port de pêche. Mille litres d’huile sont nécessaire à la friture de trois tonnes de poisson destiné à régaler, gratuitement il faut le souligner, jusqu’à cinq mille visiteurs.La « Grande friture », désormais connue à travers toute l’Italie et dans le monde entier en raison de la taille « record » de la poêle à frire, est précédée, le samedi, jour de la fête du saint patron, de cérémonies religieuses, d’une procession sur le front de mer et dans les rues en pente de la ville, d’un feu d’artifice, et d’un grand feu de joie allumé le soir sur la plage. Un jour de fête qui voit aussi la sortie en mer du bateau symbole de la ville, le « Dragun » lancé dans la baie à la force des bras de ses douze rameurs.

Nous avons dormi à l'hôtel Stella Marina: il est très bien situé, à trois minutes à pied de la promenade du bord de mer. Le bâtiment ne paie pas de mine mais les chambres sont récentes, très propres et bien chauffées et l'eau de la douche est chaude. La jeune femme à l'accueil est très avenante. Je ne recherchais pas un hôtel de charme mais plutôt un hôtel avec un bon rapport qualité / prix et celui-ci a répondu à nos attentes.

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