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De Sospel à Menton

Nous sommes allés nous promener à Sospel, un joli village dans la Roya-Bévéra, une vallée près de la frontière italienne avant d'aller flâner dans les rues de la vieille ville de Menton. Voici le récit en images de cette journée radieuse.

Après la sortie à Menton, il faut monter une route en lacets pendant une demi-heure avant d'arriver à Sospel. Dès l'arrivée, je suis charmée par ce village. Du parking situé à l'entrée du village, la vue sur les maisons qui coiffent la petite colline est charmante. Voici ce que l'on voit en arrivant:

Le plus beau est à venir. Après avoir contourné la vieille ville de la rive droite que nous découvrirons plus tard, nous nous retrouvons sur les bords de la rivière qui coupe Sospel en deux. Le Pont Vieux qui enjambe la Bévéra et les maisons colorées qui se dressent le long de la rive forment un joli tableau. Dès le Moyen-Age, le sel, denrée précieuse et vitale, était transporté par bateau depuis les salins d'Hyères jusqu'à Nice puis chargé sur des mules qui empruntaient les chemins escarpés des vallées de la Bévéra et de la Roya et du col de Tende pour gagner Turin. Avec la route du sel, Sospel s'est développé et est devenu au treizième siècle la deuxième ville d'importance du comté de Nice.

Certaines maisons ont des façades en trompe-l'oeil.

Nous traversons le pont pour nous balader dans la vieille ville de la rive gauche. Nous déambulons dans les rues bordées de maisons datant du treizième et quatorzième siècles, passons devant l'église Sainte-Croix des Pénitents blancs, au clocher triangulaire d'époque baroque et à la façade bleue avant de retourner sur la place Saint-Nicolas aux jolies arcades. Dans une des rues, nous trouvons la maison de Blanche-Neige et des sept nains.

Nous traversons à nouveau le pont pour retourner sur la rive droite. La vieille ville de ce côté-ci ne manque pas de surprises. Au sortir d'une ruelle sombre, nous débouchons un peu par hasard sur la place Saint-Michel recouverte de galets blancs et gris et tombons nez à nez avec la cathédrale Saint-Michel éclairée par le soleil.

Avec sa façade jaune monumentale, son fronton triangulaire et ses pilastres, elle impressionne. Reconstruite en 1641 selon le modèle baroque, sa façade et son choeur modifiés en 1762, la cathédrale Saint-Michel a gardé le clocher du XIIIe s. Les autres édifices de la place sont aussi remarquables: la chapelle de l'Immaculée-Conception des Pénitents gris, la chapelle des Pénitents rouges, le palais Ricci des Ferres qui a accueilli le pape Pie VII en 1809 et plusieurs maisons gothiques à arcades avec des décors en trompe-l'œil.

Après cette balade très agréable, nous reprenons la voiture. Au départ, il était prévu que nous allions jusqu'à Saorge mais c'est à quarante minutes de Sospel et nous préférons redescendre vers la mer et nous arrêter quelques instants à Menton. En cette saison, nous trouvons facilement à nous garer mais nous devons marcher une bonne vingtaine de minutes avant d'arriver dans la vieille ville. Nous longeons la mer, passons devant les Halles au décor de briques et de céramiques datant de 1898, devant le musée Jean Cocteau, bâtiment moderne noir et blanc, avant de longer le quai Napoléon III d'où la vue sur la vieille ville est remarquable. A cette heure-ci, le soleil dore les façades des maisons.

Nous quittons le quai où il fait très chaud et allons nous réfugier dans les ruelles étroites du Vieux Menton.

Nul doute que nous reviendrons à Menton pour explorer un peu plus la ville mais aussi pour visiter ses jardins d'exception. Nous pourrons découvrir le jardin tropical Maria Serena en lisière de la mer, le jardin botanique Val Rahmeh, le jardin Serre de la Madone et surtout le jardin des romanciers Fontana Rosa, oeuvre de l'écrivain ibérique Vicente Basco Ibanez où les décors évoquent les patios andalous et où des statues de ses écrivains favoris sont disséminées. La prochaine fois, si nous arrivons à partir tôt, nous irons plus loin dans la vallée Roya-Bévéra, jusqu'à Tende, en passant par Saorge et La Brigue où se trouve une magnifique chapelle avec des fresques du quinzième siècle attribuées à Jean Canavesio. On la surnomme d'ailleurs "la chapelle Sixtine de la Roya".

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